Les derniers humains

Un article du NY Times déboulonne une certitude que je prenais comme fait scientifique reconnu de tous. Contrairement à ce qu'on m'a toujours dit dans le merveilleux monde du sport, l'acide lactique n'est pas un déchet de l'effort physique en anaréobie, mais bien le fuel produit par l'organisme pour mieux alimenter les muscles! Comme dirait René Lecavalier à son fidèle analyste: "Eh b'en Gilles!"

"It's one of the classic mistakes in the history of science," Dr. Brooks said.

Vous m'en direz tant. Je suis novice en course à pied, mais j'ai fait du sport à un niveau très compétitif en natation, au soccer, au football, au rugby, tutti frutti, et cette notion d'acide lactique comme déchet qui fait bobo aux jambes est solidement ancrée. Alors tout le monde ensemble: "L'acide lactique est bonne pour moi!"

The understanding now is that muscle cells convert glucose or glycogen to lactic acid. The lactic acid is taken up and used as a fuel by mitochondria, the energy factories in muscle cells.

Mitochondria even have a special transporter protein to move the substance into them, Dr. Brooks found. Intense training makes a difference, he said, because it can make double the mitochondrial mass.

Mais le scientifique qui a découvert le premier cette facette de l'acide lactique dès les années '70, le professeur George A. Brooks, du department of integrative biology at the University of California, Berkeley, dit que les coaches ont quand même utilisé la bonne approche d'entraînement par essais et erreurs; même en étant convaincus que l'acide lactique était néfaste, ils ont créé des programmes pour améliorer les performances des athlètes.

Yet, Dr. Brooks said, even though coaches often believed in the myth of the lactic acid threshold, they ended up training athletes in the best way possible to increase their mitochondria. "Coaches have understood things the scientists didn't," he said.

Through trial and error, coaches learned that athletic performance improved when athletes worked on endurance, running longer and longer distances, for example.

That, it turns out, increased the mass of their muscle mitochondria, letting them burn more lactic acid and allowing the muscles to work harder and longer.

Just before a race, coaches often tell athletes to train very hard in brief spurts.

That extra stress increases the mitochondria mass even more, Dr. Brooks said, and is the reason for improved performance.

Je reconnais plusieurs de mes coaches; ils disent n'importe quoi, mais savent te faire souffrir pour arriver à de bons résultats! ;-)

(via les Increvables)

Je pensais que mes dimanches de courses seraient très pénibles because le rugby du samedi, mais il semble que non. Ça va dépendre des matches sûrement; certains laissent plus de marques que d'autres! Mais ce samedi j'ai eu un match assez exigeant et pourtant dès le lendemain matin j'étais près à aller courir mon 65 minutes.

Je sui même parti à un rythme assez rapide, mais avec cette humidité écrasante et un soleil déjà fort généreux de ses rayons, j'étais en nage après 5 minutes. J'ai donc levé la pédale pour faire une course très facile, en m'assurant de ne pas tomber à plat à 5 ou 6 km de la maison. Voyez-vous, c'est peut-être à cause de mon fort gabarit, ou alors peut-être est-ce génétique, mais je suis un vrai nordique. Les température chaudes m'affectent beaucoup plus que les sorties de février. À 25 sous zéro je peux m'habiller pour me protéger, à plus de 25 j'aurais beau courir tout nu, je ne peux pas contrôler le thermomètre. Et j'ai chaud!

Mais, somme toute, belle petite sortie d'un peu plus 10km en 1 heure 05 minutes. J'ai même pédalé une quinzaine de kilomètres par très gros vent en après-midi. Attention, je sens poindre l'appel du triathlon...

Le réveil-matin a sonné comme prévu à 4h45 ce matin. C'est infaillible ce truc, on le règle la veille et ça vous réveille contre votre gré.

5h00 pile je referme la porte derrière moi et c'est parti pour 55 minutes. Il fait déjà beau. Les oiseaux sont en voix et mon gros chien Julius est tout content de trotter à mes côtés. C'est un plaisir intense de se retrouver dehors à cette heure-là, seul et presque nu... oui, bon, je porte quand même shorts et t-shirt, mais après mon entraînement hivernal à courir par 25 sous zéro avec de la vaseline sur les joues pour éviter qu'elles gèlent, oui, en juin, habillé en coureur "normal", je suis presque nu. Et j'adore.

Après 4 semaine de phase de "mise en forme A" je passe en période de mise en forme... B. Ce matin je commençais à varier mes cadences. J'ai inclus 2 X 8 min. à une cadence R2 avec 8 min. de R1 pour récupérer entre les 2. Les cadences servent à atteindre un temps cible de 4 heures pour le marathon. R1 est 6 min/km, R2 5'40, et R3 5 min/km. Ce n'est pas vraiment capital pour mes objectifs, mais il s'agissait du plus proche de ma cadence naturelle au moment où je sortais de l'aventure de mon demi-marathon.

Seulement voilà, depuis un mois je tiens facilement mon jogging entre 5'10 et 5'30 au km. Dois-je penser que je peux viser sous 4 heures?... J'aime mieux ne pas y faire trop attention. Mon réel objectif c'est de terminer ce marathon. That's it. Mais n'empêche que le vieux sportif compétitif en moi n'est jamais trop loin et ce genre de barrière est le fun à abattre! Mais je suis encore novice en course à pied alors je ne veux pas me stresser avec ça, et je sais bien qu'il y a un monde entre faire 21 km sans trop forcer et juste terminer 42,2 km (juste d'y penser...)

Donc ce matin belle sortie. Dimanche passée j'ai fait un peu plus de 13 km en 1h15. Ça fait du bien de refaire des sorties un peu plus longues. C'est à partir d'une heure de course que je commence à vraiment ressentir la vraie fatigue ennivrante de l'entraînement de fond. Celle qui entraîne ce bien-être unique qu'on arrive pas à expliquer aux non-pratiquants qui nous trouvent fous.

Dimanche passé ma Coach m'a donné un coup de fil. Coach c'est ma cousinne qui m'a remis sur le chemin de la forme. Innocemment, elle me demande en décembre passé si je veux me mettre à l'entraînement. Pour une fois je répond oui. Il faut savoir que Coach court depuis des années. Elle a plusieurs marathons à son actif et elle sait que je pense à courir un gros marathon depuis que je suis ado. Elle m'offre régulièrement de courir avec elle... puis arrive décembre 2005. Je commence à me sentir vieux, j'atteins un poid record de 223 livres (101 kilos!) et je suis en chômage. Je répond donc oui. Tout l'hiver, Coach m'a envoyé des courriels avec mes entraînements hebdomadaires et hop! le 23 avril un demi-marathon.

Depuis, nous avons des horaires d'entraînement différents, mais ça reste Coach. Elle m'a remis en marche et je lui en suit très reconnaissant. Donc, coup de fil dimanche pour me demander comment va la course et donner des nouvelles de son allure. Elle court le 25 juin le 20km du Lac-Brome. Go Coach! Et puis moi? Ça va. Hier, un peu plus de 9 km où je tournais entre 5.25 et 5.05 min au km. Je ne vais pas faire peur à personne avec ces temsp, mais ça indique une belle progression. Il y a quelques mois je peinais à faire quelques kilomètres à moins de 7 min au kilo. Maintenant je me balade proche du 5 min pendant une heure. Il y a de l'espoir pour les patates de ce monde.

Je suis un boeuf de l'Ouest si je me fie aux catégories de poids définies par La Série du Diable. Dans la section calendrier, vous verrez que la course du 8 août sera divisée par catégorie de poids! Il faut que je m'arrange pour aller faire un tour, d'ici au 8 août je ne crois pas perdre assez de poids pour me rendre sous la barre des 180 livres... j'ai un bon coussin.

Évidemment, la vraie course sur mesure pour moi sera celle où on me donnera le droit de plaquer au sol les autres coureurs. Faudrait en parler aux organisateurs de la Série pour l'an prochain...

On cause course à pied dans Le Monde. Extrait:

"Le jogging a pris une dimension socioculturelle importante, analyse Meriem Salmi, psychologue clinicienne spécialiste des sportifs de haut niveau à l'Insep. Ce sport, apprécié pour l'ensemble de ses vertus, n'est pas exempt d'une certaine volonté narcissique." Au milieu de semblables qui se complaisent souvent dans la sédentarité, le coureur de fond apparaît comme un être capable de se surpasser.

Les derniers humains que je vous dis!

Via Objectif 2007: Marathon de Londres

C'est l'heure à laquelle je me suis levé hier pour aller trotter. Ouf, psychologiquement le 4 est difficile à avaler. Heureusement, le soleil est matinal pour m'encourager et les odeurs d'été envahissent mon parcours de course. Un peu plus de 8 km en 47 minutes, ça commence bien, quoique tôt, une journée. Dernier km en 5.04, mon gros chien était à la traîne et se demandait qu'elle mouche m'avait piqué!

C'est tellement beau mon parcours au petit matin, que je vous promets une série photos pour bientôt...